Provenance :
Offert en présent par l’Impératrice Marie-Louise à la comtesse de Ségur le 1er janvier 1813 lors des étrennes au château des Tuileries.
En octobre 1806, Alexandre Brongniart, directeur de la manufacture de Sèvres, défini les sujets de nouveaux cabarets, celui des Guerriers français, le cabaret des Littérateurs français, celui des artistes peintres, scultpeurs et musiciens ou encore le cabaret des femmes célèbres autrement que par leur beauté afin, écrit-il, de donner de « l’intérêt et de la valeur à ces sortes de services et de préparer des présents convenables » . Le cabaret des femmes célèbres résonne comme un écho aux figures des Grands Hommes imaginées par le comte d’Angiviller à partir de 1776. L’objet n’est cependant plus de célébrer exclusivement ceux qui ont fait la grandeur de la France mais les femmes d’Europe, devenues illustres par leur talent, leur engagement, leurs travaux ou leur pouvoir. Pour le cabaret des femmes célèbres, Brongniart dresse en 1806 la liste de vingt femmes, souveraines d’Europe, femmes connues pour leur action politique, femmes de lettres, artistes peintres, scientifiques. Il confie la réalisation des portraits de ces femmes à Marie-Victoire Jaquotot (1772- 1855), peintre sur porcelaine qui fait selon lui très bien les portraits de femmes. A partir de janvier 1807, les pièces à fond vert sont portées depuis Sèvres jusqu’au 48 rue de Bondy à Paris chez Madame Jaquotot où elle travaille depuis son atelier équipé d’un four de feu de moufle. Un premier cabaret des femmes célèbres comprenant douze tasses et quatre pièces de forme est terminé en décembre 1807 et livré le 31 décembre à Caroline Murat. Sa localisation actuelle est inconnue. Un second cabaret des femmes célèbres de la même composition est livré en 1810 et 1811 à la princesse Pauline Borghèse (Sotheby’s Paris, 18 décembre 2001, lot 421, puis Rieunier Bailly Pommery, Hôtel Drouot, 30 juin 2003 puis Christie’s, Paris, 8 novembre 2013, lot 29. Notre déjeuner, complet et jusque-là inédit, est le troisième et dernier cabaret des femmes célèbres, peint par Madame Jaquotot en 1811 et 1812. Il est offert le 24 juin 1812 à S. M. l’Impératrice Joséphine et décrit un cabaret fond vert de chrome portrait de femmes celebres peints en minature par Made Jaquotot, riche decor en or composé de 8 Grandes Tasses Jasmin...........400 ..........3200 1 Pot a sucre ................................700 1 Pot a lait ..................................425 1 Theyere ....................................700 1 Jatte a lait .................................1100 1 Boite p r le dit cabaret garni en satin blanc et remonte en peau maroquiné 180 soit 6305. Comme le service égyptien, autre présent de l’Empereur à Joséphine, le cabaret des femmes célèbres est renvoyé par elle à la manufacture. Il est en suite livré au Palais des Tuileries le 28 décembre 1812 pour être offert en présent par Marie-Louise. Le registre aux archives de la manufacture de Sèvres précise sa composition la théière est de la forme Asselin, le pot à sucre à pied à anse volute, le pot à lait forme Grecque, la jatte hémisphérique et la boite recouverte en peau verte. L’Impératrice l’offre à la comtesse de Ségur le 1er janvier 1813 (Arch. Sèvres Vbb4 f° 13 et Vy21, f° 32). Antoinette Élisabeth Marie d’Aguesseau (1756-1828), petite-fille du chancelier d’Aguesseau, épouse en 1777 le comte Louis-Philippe de Ségur, diplomate, homme politique et académicien.
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