Résultats des ventes

CHANTILLY
Résultat : 312,750 EUR - Sotheby’s, Paris, Galerie Charpentier, 9 novembre 2012

Résultat : 312.750,00 euros

Lot 210

Rare paire d’appliques aux perroquets en porcelaine tendre de Chantilly et bronze doré d’époque Louis XV, vers 1740-1745

à deux lumières, les perroquets en porcelaine tendre à émail stannifère blanc perchés sur des branches terminées par des fleurs en relief, l’un des oiseaux penché vers le bas, les deux bras de lumière en bronze doré ornés de feuillage
Haut. 36 cm et 35 cm, larg. 23,5 cm et 25 cm
Height 14 1/4 in and 13 1/4 in ; width 9 1/4 in and 9 3/4 in

A PAIR OF GILTBRONZE MOUNTED CHANTILLY SOFT-PASTE PORCELAIN WALL LIGHTS, LOUIS XV, CIRCA 1740-1745


PROVENANCE

-  Ancienne collection du baron Gourgaud
-  Ancienne collection Jean Davray, vente à Paris, étude Poulain, hôtel Drouot, les 14-15 avril 1986, lot 87

BIBLIOGRAPHIE

D. Cooper, Great Private Collections, Londres, 1963, p. 254

CATALOGUE NOTE

La manufacture de Chantilly a réalisé dans les années 1735-1750 une grande variété d’animaux en ronde-bosse, polychrome ou en porcelaine blanche : lions, léopards, hyènes, lynx, éléphants, biches, chevreuils, loups, chats, vaches, renards ou chiens. La présence au château de Chantilly d’une superbe ménagerie n’est peut-être pas étrangère à cette production. Un inventaire de la ménagerie au milieu du XVIIIe siècle mentionne la présence de chameau, dromadaire, cerfs et biches du Siam et de Chine et de six gazelles (Arch. Chantilly, série B, carton 5).

Par ailleurs, l’importante collection de porcelaine du Japon de Louis-Henri de Bourbon, prince de Condé, qui patronne et protège la manufacture de Chantilly dès ses débuts, a offert à celle-ci des sources d’inspiration aisément accessibles. Le modèle de léopard en porcelaine de Chantilly, dont un exemplaire est conservé dans la collection Linsky au Metropolitan Museum de New York (Clare le Corbeiller, The Jack and Belle Linsky Collection, 1984, n° 292, p. 320) est très directement modelé d’après un léopard sorti des fours japonais à la fin du XVIIème siècle (voir par exemple, la paire de léopards conservée à Drayton House et reproduits par Oliver Impey, John Ayers et John Mallet, Porcelain for Palace, 1990, n° 168, p.183).
L’inventaire après-décès de Louis-Henri de Bourbon en 1740 mentionne la présence de léopards en porcelaine du Japon et les mêmes animaux en porcelaine de Chantilly figurent dans l’inventaire après-décès de sa femme, la duchesse de Bourbon, Caroline de Hesse-Rheinfelds, en 1741 (Arch. MC, Et. XCII, 510). Les figures d’éléphant en porcelaine de Chantilly aujourd’hui connues s’inspirent également très fortement du modèle Kakiemon.

Les perroquets de nos appliques se semblent pas copier servilement un modèle japonais mais répondent davantage au goût européen pour l’exotisme et les chinoiseries. Un rapprochement avec les oiseaux modelés par Johann Joachim Kändler à Meissen dans les années 1730 est séduisant, notamment avec la figure d’ara créée pour le Palais Japonais en 1731 (Samuel Wittwer, Die Galerie der Meissener Tiere, 2004, n° 182, p. 195).

Nos perroquets ont pu être également inspirés de deux gravures de Jean-Gabriel Huquier publiées dans le Livre des différentes espèces d’oiseaux de la Chine tirés du Cabinet du Roi, publié en 1737-1738.

Une paire de perroquets du même modèle mais polychrome, formant également appliques avec bras de lumière en bronze doré et fleurs de porcelaine, provenant successivement des collections de la baronne Mathilde von Goldschmidt-Rothschild, puis de Madame Mayer Sassoon et enfin de la collection de Irwin Untermyer, est aujourd’hui conservée au Metropolitan Museum de New York et reproduite par Yvonne Hackenbroch, Meissen and Other continental Porcelain, Londres, 1958, pl. 116.

Une autre paire comportant un perroquet similaire et un autre d’un modèle différent des nôtres figurait dans l’ancienne collection de Madame Bayard Swope (Sotheby’s, London 25 juin 1968, lot 62), puis dans la collection d’Edward and Kiyi Pflueger (Hugo Morley-Fletcher, The Pflueger collection, 1993, vol. II, p. 68-69).

_ L’association de figures ou animaux en porcelaine de Chantilly laissée blanche, sans décor, et du bronze doré, mettant en valeur, par contraste et symbiose, ces deux matières, est rare. Citons, par exemple, la paire de figures de hotteux conservée à Sèvres, Cité de la Céramique, et reproduite par Geneviève Le Duc, Porcelaine de Chantilly au XVIIIème siècle, 1996, p.179.


ENGLISH LOT NOTES

Between 1735-50 the Chantilly porcelain factory produced a great variety of white or coloured animals in the round, including lions, leopards, hyenas, lynx, elephants, does, roe deer, wolves, cats, cows, foxes and dogs. The presence of a superb menagerie at the Château of Chantilly may well have influenced this creative output. A mid-18th century inventory of this menagerie mentions a camel ; dromedary ; stags and does from Siam and China ; and six gazelles (Arch. Chantilly, série B, carton 5).

The Prince de Condé, Louis-Henry de Bourbon, who encouraged the Chantilly factory as Patron from its inception, also owned an important collection of Japanese porcelain, which provided further, readily accessible sources of inspiration. The Chantilly porcelain Leopard - one now in the Linsky Collection in the New York Metropolitan Museum (Clare le Corbeiller : The Jack & Belle Linsky Collection, 1984, n° 292, p. 320) - was directly modelled on a leopard fired in Japan in the late 18th century (cf pair of leopards in Drayton House reproduced in Oliver Impey, John Ayers & John Mallet : Porcelain for Palaces, 1990, n° 168, p. 183). Louis-Henry de Bourdon’s 1740 estate inventory cites leopards in Japanese porcelain ; and the same animals in Chantilly porcelain appear next year in the estate inventory of his wife, Caroline de Hesse-Rheinfelds, Duchesse de Bourbon (Arch. MC, Et. XCII, 510). The Chantilly elephants we known today were also strongly inspired by a Kakiemon original. The parrots in our wall-lights do not seem to be servile copies of a Japanese model, but to reflect European taste for chinoiserie and the exotic. It is tempting to compare them with birds modelled by Johann Joachim Kändler at Meissen in the 1730s, notably the macaw he made for the Japanese Palace in 1731 (Samuel Wittwer : Die Galerie der Meissener Tiere, 2004, n° 182, p. 195). A similar pair with polychrome decoration is in the Untermyer collection in the Metropolitan Museum, New York. A pair of white parrots of a different model, was sold Sotheby’s London, 25th June 1968, lot 6.

It is rare to find figures or animals in plain white Chantilly porcelain assembled with gilt-bronze mounts, highlighting each material by contrast and symbiosis. Examples include the pair of Hotteux figures (basket-carriers) now in Sèvres, illustrated in Geneviève Le Duc’s Porcelaine de Chantilly au XVIIIème siècle (1996), p.179.

 

 

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