Ce groupe est créé par Louis
Simon Boizot en 1775
et les premiers exemplaires
apparaissent dans les registres
des ventes à partir de décembre
1776, lors des ventes annuelles
à Versailles au prix très élevé
de 600 livres.
Un groupe
du Couronnement de la Beauté
est offert par Louis XVI à son
beau-frère l’Empereur Joseph II
le 30 avril 1777, faisant partie
du surtout accompagnant
le service à fond vert, fruits
et fleurs.
Emile Bourgeois
a proposé de voir dans les traits
de la Vénus assise ceux de
la reine Marie Antoinette
et de lire ce groupe comme une
allusion à l’entrée en faveur
de la comtesse de Polignac
(Emile Bourgeois, Le Biscuit
de Sèvres, 1906, T.I, p. 138).
Christian Baulez et Marie-Laure de Rochebrune ont publié la gravure ayant servi de source pour le dessin de ce groupe. Il s’agit d’une gravure de Noël Le Mire d’après un dessin de Charles Eisen pour l’illustration du troisième chant de la réédition de 1772 du Temple de gnide publié par Montesquieu en 1725. Elle montre la jeune Thémire présentée à Vénus, assise sur un trone. Vénus lui décerne le prix de la beauté et appelle les Grâces pour la couronner de fleurs : "Comme on remarque une rose au milieu des fleurs, qui naissent dans l’herbe, on distingua Thémire de tant de belles : elles n’eurent pas le temps d’être ses rivales ; elles furent vaincues avant de la craindre. Dès qu’elle parut, Vénus ne regarda qu’elle. Elle appela les Grâces : Allez la couronner, leur dit-elle ; de toutes les beautés que je vois, c’est la seule qui vous ressemble." (Chant n° 3, p. 43-44, Christian Baulez, "Marie Josèphe Laguerre, diva et collectionneuse", L’Estampille, n° 419, 2006, p. 124-126 et Marie-Laure de Rochebrune, Charles Nicolas Dodin et la manufacture de Vincennes-Sèvres, catalogue d’exposition Versailles, mai-septembre 2012, n° 75-76-77, pp. 180-183).
Charles Nicolas Dodin a peint en 1777 une plaque aujourd’hui conservée au Metropolitan Museum de New York représentant le même sujet, ayant pour source directement la gravure plutôt que le groupe en biscuit (M-L de Rochebrune, op. cit., n° 75, p. 180).
Le musée du Louvre conserve
un exemplaire de ce groupe et la
Cité de la Céramique de Sèvres
conserve une terre cuite
(voir catalogue de l’exposition
Louis-Simon Boizot, 1743-1809,
Sculpteur du Roi, musée Lambinet,
Versailles, 2001, p. 184-185)
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